L’histoire d’une fée

Aujourd’hui, l’électricité est partout. Elle investit même un marché qui était jusque-là difficile à pénétrer, celui de l’automobile. Elle représente incontestablement un symbole de la modernité : ne pas avoir l’électricité, c’est bien souvent le signe du faible développement économique du pays ou d’une crise majeure comme lors des destructions dues aux bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.

L’électricité fait partie intégrante de notre quotidien, presque machinalement, mais elle a représenté une révolution au moment de sa diffusion dans la société car au XIXe siècle, l’électricité est vue comme une libération, un moyen de s’affranchir des tâches les plus difficiles. Nous vous proposons de vous projeter dans ce monde qui découvre progressivement l’ampoule électrique, le train électrique, le chauffage électrique d’abord comme un luxe ou un produit haut de gamme puis comme une évolution, un progrès qui touche toute la société jusqu’à devenir une part de son identité. On voit alors vraiment l’électricité comme une fée donc un être fantastique aux pouvoirs surnaturels, capable notamment de guérir à travers les bains électriques comme on le voit ci-dessous…

Bain électrique de l’établissement thermal de Royat

… ou grâce à des mallettes personnelles que l’on peut acheter pour profiter chez soi des rayons électriques qui n’ont évidemment toujours pas prouvé leur efficacité…

Malette d’électrothérapie (années 1930)

Au début du XXe siècle, on y projette une vision de la modernité. On comprend que l’électricité sera omniprésente dans le futur grâce aux robots, sans toujours toucher à la réalité comme dans ces illustrations des années 1910, des vignettes accompagnant probablement des produits alimentaires. Dans ces représentations de ce que sera le monde en l’an 2000, l’électricité permet alors à la femme au foyer de se maquiller, se coiffer et nettoyer sa baignoire en même temps… au barbier de s’occuper simultanément de trois clients… à l’architecte de construire seul le bâtiment qu’il a dessiné sur ses plans.

La fascination pour l’électricité est totale, on comprend donc que l’enjeu pour les hommes de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, est de profiter de ce progrès, de cette invention, de cette « fée électricité » qu’ils admirent et qui se met en scène sur les affiches de publicité touristique.

L’image de cette énergie fabuleuse au XIXe siècle a très profondément été modifiée. Dorénavant, les lignes sont enfouies et cachées, l’électricité nucléaire et thermique décriée, comme si la fée électricité était devenue fée carabosse.